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Sécheresse en France : l'interdiction des piscines hors-sol fait débat

La sécheresse regagne peu à peu la France depuis quelques mois et plusieurs départements dont les Bouches-du-Rhône, le Gard, le Var et les Pyrénées-Orientales sont passés en état de vigilance. Cette situation de sécheresse peut, à terme, avoir un impact sur les milieux naturels, l’accès à l’eau potable, l’agriculture et l’élevage mais aussi engendrer des incendies dévastateurs. Le préfet des Pyrénées-Orientales rappelle : « nous sommes en situation de crise », « la plus aiguë depuis 70 ans ». Quelles sont les mesures mises en application ? Pourquoi suscitent-elles des débats ?

Illustration : "Sécheresse en France : l'interdiction des piscines hors-sol fait débat"

Pourquoi une interdiction à la vente des piscines hors-sol ?

La restriction en eau est une des premières mesures prises en cas de sécheresse. Dans les départements concernés, l’eau doit être utilisée de manière rationnelle. L’arrosage du jardin est interdit, de même que le lavage des voitures, qui sont considérés comme optionnels. Une nouvelle mesure est apparue et a été mise en place dans les Pyrénées-Orientales, pour plus de « sobriété » : l’interdiction d’acheter et de remplir une piscine hors-sol. Consommatrices d’eau, l’usage de ces piscines est perçu comme non-essentiel. Cette mesure devrait être appliquée au minimum jusqu’au 13 juin 2023.

Une mesure en réaction au réchauffement climatique

Frontalier de l’Espagne, le département des Pyrénées-Orientales est un cas à part. Les mesures pour faire face à la sécheresse y sont en place depuis le mois de février dernier. Si la mesure interdisant les piscines hors-sol peut permettre de réduire l’étendue de la sécheresse, c’est aussi une démarche symbolique qui a pour objectif de faire prendre conscience de la valeur de l’eau. C’est aussi une mesure d’anticipation qui vise à responsabiliser les habitants du département. Il reste tout de même possible de se rendre dans les piscines municipales ou les centres aquatiques.

Une mesure qui fait débat

Cette mesure en vigueur est mise en application par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et les Directions départementales des Territoires (DDT), qui s’assurent du bon respect de l’interdiction, notamment en ce qui concerne la commercialisation.

Cette interdiction suscite de nombreux débats. Des habitants des Pyrénées-Orientales trouvent la mesure injuste, inégale et contraignante : en effet, les piscines enterrées ne sont pas concernées. Les professionnels de la piscine sont aussi opposés à cette mesure qui, selon eux, ne permettra pas de résoudre durablement et significativement le problème. Joëlle Pulinx, déléguée générale de la Fédération des professionnels de la piscine, rappelle : « les trois millions de piscines privées en France ne représentent que 0,15% de l’utilisation de l’eau au niveau national » (20 minutes).

Des sanctions prévues en cas de non-respect de la mesure

La mesure visant l’interdiction de la vente et de l’usage des piscines hors-sol comprend aussi une part punitive. En cas d’infraction, le montant de l’amende s’élève à 1500 euros. Pour un cas de récidive, c’est jusqu’à 3000 euros qui peuvent être réclamés à l’habitant du département.

Comme nous le rappelle Nicolas Roches, spécialiste des problématiques de l’eau, questionné par Yahoo Actualités, « ce n’est pas cette seule décision qui va tout régler, mais elle peut y contribuer ». Cette mesure est donc une mesure parmi d’autres, qui met en évidence l’intérêt d’une réaction par rapport au phénomène de sécheresse.